Guilde Dofus - L'Absynthe Inquisition

Guilde Dofus - L'Absynthe Inquisition

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Publié le dimanche 25 février 2007Absynthe Inquisition, une histoire

Sous la direction de Binokhlar, de l'Ecadémie amaknéenne.

Un grand merci à Clyde, Dantes et Janael pour leurs éclaircissements,
à Fyria pour la prolixité de sa plume,
à Sassia pour son inspiration fondatrice.

I - DU TRIBUNAL INQUISITORIAL DES TEMPS ANCIENS

Justice, Equilibre et boucherie

L’histoire de l’Absynthe Inquisition commence dans le sang. Les racines de l’ordre plongent loin dans l’histoire d’Amakna, et leur sève est rouge, rouge de la vie de nombreux innocents assassinés au nom d’idéaux dévoyés.

L’Absynthe Inquisition est née bien avant la Grande Guerre qui ravagea Amakna. Ou plutôt le Tribunal Inquisitorial. L’ancêtre de l’AI. Un aïeul vieux de plusieurs siècles, dont la création suit de peu l’instauration de la datation d’Amakna, il y a 637 années. Ce Tribunal Inquisitorial avait vu le jour pour brandir une bannière : « Justice et Equilibre ». Etait-il inspiré alors par le célèbre mot d’Osamodas ? Il est dit que le Dieu créateur réclama, pour le monde d’Amakna qu’il venait de créer, « Ordre et Méthode » (Le Carnet d’Acidrik Fenlapanse, II) ? Les mots, quoi qu'il en soit, reviennent invariablement dans les quelques rares archives et témoignages qui en subsistent. L’intention était noble, surtout en considérant que l’époque, postérieure à l’Aurore Pourpre, se convulsait sous les coups de boutoir de la guerre des cités, Bonta et Brakmar (Le Carnet d’Acidrik Fenlapanse, VIII). Des érudits ont formulé que la profession de foi du Tribunal, faire respecter l’Equilibre, pourraient trouver son origine dans le conflit des deux jumelles, dans la volonté de n’en laisser jamais aucune dominer l’autre.

Toujours est-il que le Tribunal Inquisitorial décidait de ses actes à l’aune unique de la Justice et de l'Equilibre. Et pour les sauvegarder, tous les moyens étaient bons. Jusqu’à la mort s’il le fallait, comme le rappelait le bûcher, près de la demeure de l’ordre, dont il est dit que jamais les braises ne cessaient de rougeoyer. Car les inquisiteurs avaient basculé. Pas tous, probablement. Mais les Grands Inquisiteurs, sans aucun doute possible. La corruption et l’envie avait dévoré les cœurs. La soif de pouvoir aveuglait les esprits qui professaient l’impartialité. Ceux qui s’étaient déjà autoproclamés juges s’arrogèrent le droit d’user de tous les moyens pour imposer leurs vues. Qui, désormais, se résumaient à accroître leur influence. La chasse des opposants, le musellement des critiques, le contrôle de l’opinion devinrent le lot commun du Tribunal. Et puis éclata la Grande Guerre, ainsi qu’elle est nommée dans les archives de l’AI. Fécaline la sage la décrivit plus tard par ces mots : « Des démons tout droit venus du monde voisin, noir et corrompu, velus et musclés à faire pâlir un paladin. En moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire, Uk’Not’Allag’ avait pris la tête d’une escouade de démons et déferlait sur Amakna. » (Le Carnet de Fécaline la sage, IV) « Lorsque les sages prirent la décision de marquer l’an 505 d’une pierre noire, il était déjà trop tard. » (Ibid, V).

Fyria et Sassia

Cette sombre page de l’histoire du monde marque l’apogée de la folie meurtrière du Tribunal Inquisitorial. Partant, et considérant que les démons tiennent, pendant ces années d’intense activité, la population sous leur coupe, il fait peu de doutes que l’ordre bénéficie de la complaisance, sinon du soutien, des séides d’Uk’Not’Allag’. Le bûcher fonctionne nuit et jour, les prélats ne se préoccupent même plus de sauver les apparences, et la Terreur a valeur de règle absolue. Combien sont-ils alors, dans les rangs de l’ordre ? Des dizaines, des centaines ? La plupart, en tout cas, périssent dans cette saignée méthodique. Les parents de deux cousines, Fyria et Sassia, sont de ceux-là. Procès sommaire et exécution par le feu font des petites filles des orphelines, en même temps qu'ils annoncent la genèse de l'Absynthe Inquisition : la malheureuse Sassia, bien des années plus tard, portera l'ordre sur les fonts baptismaux.

Mais ce jour funeste, les cousines ne sont que des enfants. Jamais, pourtant, le souvenir ne disparaîtra de l’âme de Fyria, comme elle le confiera plus tard : « De nombreux événements se sont succédés depuis le jour où grand-mère nous avait emmenées, ma cousine Sassia et moi, en ces lieux où la Justice et l’Equilibre méritent leur majuscule. A l’époque, nous ne comprîmes pas forcément combien ce à quoi elles allions assister scellerait notre destin. Lors de cette ultime session du Tribunal Inquisitorial de l’époque, nos pères respectifs allaient en effet être jugés et condamnés. Méfait atroce ou excès de bravoure de leur part ? Corruption du jury ou autre trahison ? Seule MamyCadeau est en âge de se souvenir encore de cette époque révolue où la justice dépendait du discernement d’une élite fanatique et bien souvent peu objective, et elle demeure bien souvent évasive lorsqu’on lui pose des questions à ce sujet. Depuis, le temps a passé, des détails de ce jugement ne restent que des fragments qui voyagent au gré des rumeurs. » (Candidature de Fyria, I)

MamyCadeau, tout comme ses petites-filles, appartient alors au Tribunal Inquisitorial. Plutôt, elle en subit l’emballement criminel. Au point de voir périr ses enfants. Le fatum voulut que ces exécutions fussent les dernières du Tribunal Inquisitorial. L’ordre touchait à la fin de son existence gangrénée.

Le bûcher charcuté

Car enfin la Grande Guerre entrevoit son terme. De la manière la plus subite et inattendue qui soit, en 512, après sept années de cauchemar, ainsi qu’il est narré dans Le Carnet de Fécaline La Sage, Uk’Not’Allag’ est piégé et emprisonné par un berger féca. Ses armées se débandent instantanément Le règne d’Allister commence, et avec lui une parenthèse de paix. Les troupes du monarque passent au peigne fin Amakna et le nettoient des nids de démons et des sectes maléfiques qui prospéraient dans l’ombre d’Uk’. Le Tribunal figure en tête de liste.

Les Grands Inquisiteurs sont impitoyablement pourchassés et exterminés jusqu’au dernier dans l’Epuration qui suit. Les membres du rang sont épargnés, seulement coupables de n’avoir pas prédit la pente despotique qu’empruntait leur ordre. Ainsi MamyCadeau et ses petits-enfants au grand complet, Fyria, Mure et Saperli et leurs cousines Camilla et Sassia, s’enfuient et échappent à la mort. Le siège du Tribunal, lui, est incendié puis scellé, et la plupart des archives du temps jadis perdues à jamais. L’Inquisition regagne l’ombre, et tout le monde était persuadé de ne jamais plus en entendre parler. Et en effet, il se passera bien des décennies avant qu’ils soient détrompés.

II - DE L'ABSYNTHE INQUISITION A L'EPOQUE MODERNE

Le poutrage de Sufod

130 ans ont passé, les cousines Sassia et Fyria, tout comme leurs sœurs, sont devenues des femmes, sous l’œil bienveillant de la fripée mais toujours fringante MamyCadeau (une telle longévité n’ayant rien d’étonnant pour une Enutrof, mais attestant de l’incroyable vitalité des deux cousines, ce qui est rien moins que normal pour pareilles sacrieuses). Tellement fringante, à vrai dire, que l’ancêtre va être prise du démon de minuit. D’abord amourachée, elle tombe amoureuse d’un Enu à la barbe soignée répondant au nom de Niouton. L’idylle se noue entre les plages de Moon et la maison de Niouton, à Sufokia. Le mariage est bientôt célébré.

Ainsi la famille de MamyCadeau prend-elle l’habitude de s'adjoindre la compagnie du vieillard et de son petit-fils, un sémillant Féca au franc-parler et à l’œil lubrique appelé Janael. Ils vivent ensemble, rient de concert. Et se battent côte à côte. Jusqu'au jour où leur route croise celle d'un adversaire aux pouvoirs terribles, qui passait à l’époque pour l’un des guerriers les plus craints d’Amakna. Et les poils de l’échine (et d’autres poils, selon la légende) se dressaient à la simple mention de son nom : Sufod. Le combat est titanesque mais l’entente des amis vient à bout de l’extraordinaire démon. Au sein des vainqueurs, haletants et épuisés, germe alors une idée, se souvient Janael : « Devenir des justiciers capables de briser les plus forts pour protéger les faibles. C’est venu quand on a poutré Sufod. »

Justice. Le mot convoque moult images dans la tête de Sassia, Fyria, et des membres de leur famille. Elles n’ont pas encore tourné la page de leur enfance, du Tribunal Inquisitorial. Elles sont même revenues sur les lieux durant leur apprentissage des arts de Sacrieur. « Cette ombre dans notre passé ne nous empêchait pas de nous épanouir mais une pièce manquait au puzzle, écrira un jour Fyria (Candidature de Fyria, I). C’est sans surprise, somme toute, que nous décidâmes d’inspecter [les ruines du] Tribunal Inquisitorial, guidées par notre désir de vérité. (…) Hélas, nos recherches dans les archives furent infructueuses, il semblait que le dossier qui nous intéressait avait disparu. Mais tombant dans les anciens registres, nous comprîmes néanmoins combien la corruption s’était insinuée dans cette organisation. Touchées profondément par une telle infamie, nous jurâmes de refonder un jour une organisation similaire, dans le but de faire régner une vraie Justice et de maintenir un vrai Equilibre. » De fait, au moment où l’équipe d’aventuriers contemple la dépouille de l’infâme Sufod, le rêve d’un nouveau tribunal, qui ne s’écarterait pas de la vertu, n’a aucun mal à faire son chemin dans l’esprit des petites-filles de MamyCadeau.

Mais absinthe, ça s'écrit pas comme ça?

Sassia, surtout, se porte aux avant-postes. Janael précise : « L’impulsion a été donnée par Sassia, mais c'est surtout une idée de nous tous. à la base, les filles du groupe voulaient que ce soit une guilde que de filles, mais les liens qui nous unissaient étaient fort et l'idée s'est donc vite envolée. » A cette époque, Janael commence à fréquenter une fécatte au port de princesse, aux yeux de kralamour, à la croupe de brigandine: l'incandescente Dantes. Icelle se montre plus catégorique que celui qui n’était alors pas encore son époux : « Même si tout fut décidé d'un commun accord, Sassia est celle qui a pris la chose en main, c'est à elle que l'on doit l'AI. Quant au nom, c'est MamyCadeau et Camilla qui l'ont trouvé. »

Un nom qui a vidé bien des encriers. La tradition veut que sur la terre calcinée, desséchée, inculte où le bûcher avait jeté ses flamèches et était retourné à la cendre lors de la Grande Guerre, des grappes d'absinthe étaient parvenus à pousser. Ce retour de la vie sur les vestiges de l'ancien temps avait toutes les apparences d'un signe du destin, et MamyCadeau l'accueillit comme tel. Mais il est dit, sans que cela puisse être corroboré, qu'après avoir cueilli toutes les plantes et en avoir tiré trois bouteilles de « fée verte » par macération, les membres du nouvel ordre ripaillèrent plus que de raison. Et qu'au lendemain d'une cuite mémorable, le nom d'élection de la guilde, Absinthe Inquisition, fut écrit en lettres rouges sur le fronton de la porte par une Camilla encore grise, qui glissa un « y » là où il n'avait pas lieu d'être. Personne n'eut la force de braver la migraine pour y trouver à redire. Ainsi nait l’Absynthe Inquisition, dans les premiers jours de flovor 635, 123 années après l'anéantissement du Tribunal Inquisitorial, alors que l'hiver bat en retraite de mauvaise grâce face à l'offensive du redoux.

La première pierre est posée au milieu des ruines abandonnées de l’ancien Tribunal. Accompagnée de ses cousines, de sa grand-mère, de son grand-père et de son cousin par alliance, Sassia investit toute son énergie dans la restauration de la Justice et l’Equilibre. La bâtisse est retapée. Les gravats, évacués, les pierres putrescentes remplacées par de nouvelles, les plafonds, renforcés par des poutres de soutènement. L'ancienne cour d'injustice perd son air menaçant. Certaines traditions, toutefois, ont la vie dure, à en croire Fyria: « Et le tribunal grandit, retrouva son activité ancestrale. La grande salle remise à neuf était le siège des plus grands festins, des plus grandes fêtes et des plus terribles jugements. Le bûcher sur le toit luisait nuit et jour et l'épaisse fumée qui s'en échappait montrait combien œuvrer pour l'Equilibre était un travail de tous les instants. » (Candidature de Fyria, II) Où il est nécessaire de préciser que nulle part n'est rapportée la moindre exécution pendant ces quelques semaines suivant la résurrection de l'ordre.Ces flammes qui « luisaient nuit et jour » témoignent plutôt de la volonté de la guilde d'oeuvrer pour la préservation de la Justice et de l'Equilibre.

Aujourd'hui encore, des traces parcellaires du règlement rédigé par Sassia subsistent: « Être inquisiteur, écrit-elle, c'est avant tout être animé par la conviction de la justesse et de la nécessité des préceptes qui unissent les membres de L'Absynthe Inquisition. » Où l’on apprend en outre que les membres sont tenus de « connaître les notions de base de la pyrotechnie » ! Inachevés, ces textes témoignent de la difficulté pour la meneuse de s’émanciper du poids du passé. Ainsi la guilde est-elle supposément subdivisée en « tribunaux itinérants » menés par des « juges inquisiteurs ». La conviction d’œuvrer pour la Justice et l’Equilibre, avec les risques d’erreurs et de dérapages qu’elle renferme, n’a pas totalement disparu. Dantes va plus loin, qui raconte : « A l’époque, l'expression "Au bucher !!!" correspondait assez bien à l'idéal de justice et aux méthodes employées. Etant peu nombreux, six personnes, nous n'avions pas besoin de règlement. » Du moins le croyaient-ils.

Décapitation

Car il y a comme une tâche, un péché originel sur la genèse de l'AI. Fyria, la cousine de Sassia, la petite-fille de MamyCadeau, concernée au premier chef, n'intègre pas l'ordre nouveau-né. Ne se sentant pas de taille à reprendre le flambeau de cet idéal, craignant de retomber dans la corruption qui avait perdu les précédents Inquisiteurs, elle part errer de part le vaste monde.C'est le début, entre elle et la guilde, d'une longue et triste série de rendez-vous manqués. Au même moment, la guilde est décapitée. Sassia tombe malade. Pour l'ordre encore balbutiant, le coup est d'autant plus rude que le départ de sa meneuse est précipité. Abandonnant tout derrière elle, Sassia part un beau matin sans un mot d'explication (l'attitude fera florès et deviendra l'une des marques de fabrique de la maison), emportant son mal vers le Nord-Ouest.

Prévoyait-elle de revenir, une fois remise sur pied ? Sentait-elle que son temps parmi nous était révolu ? Nul ne revit plus jamais Sassia en Amakna. « Un caractère de leader bien trempé et sans égal, une guerrière acharnée mais un cœur énorme, se souvient Dantes, l’une des rares à l’avoir connue. Il fut dur pour nous de devoir lui dire au revoir comme aux membres qui ont suivi ce même chemin : Destinée ou pas, la moitié de la guilde nous quitta peu après, ne laissant en tout et pour tout que MamyCadeau, Janael et moi-même en son sein. » Un mois à peine avant sa création, en martalo 635, l'Absynthe Inquisition tremble sur ses fondations. Elle n'est sauvée que par le sang frais qui afflue alors dans ses veines, et qui a pour nom Clyde-Barrow, Artemy, Haion et Ea. « Il n’y a pas eu de succession, souligne Janael. Nous sommes resté longtemps sans meneur.» Privée de chef, l'Absynthe Inquisition sombre dans un demi sommeil.

Mais le destin n'a pas fini de s'acharner sur la guilde. Dans les mois qui suivent, une demande de Fyria d'intégrer les rangs de l'Inquitition dégénère. Un duel se termine dans le sang, et la sacrieuse s'éloigne une fois de plus des siens, pour un pélerinage qui la mènera jusqu'à la retraite de sa cousine Sassia, en la cité de Delhya. A la même époque, MamyBonbon est emportée. La disparition de l'ancestrale Enue laisse MamyCadeau, sa soeur, éplorée. Dans un terrible état de faiblesse, elle contracte à son tour une violente maladie. Fyria accourt de son lointain ermitage au chevet de la vieille dame. Mais en joullier 635, elle est prise de terribles convulsions. Le maigre diagnostic établi par sa soeur Saperli est sans appel: le mal est le même que celui de MamyCadeau, le même que Sassia avant elle. A bout de forces mais d'une résolution intacte, MamyCadeau annonce alors son départ de la guilde. Elle va tenter, avec sa petite-fille Saperli, de mener Fyria sur les traces de Sassia et de trouver un remède. Elle remet les clefs de la guilde entre les mains de Dantes et tourne les talons. Six mois après la création de la guilde, il ne reste plus des fondateurs que Janael et Dantes. L'idéal de Justice et d'Equilibre pose un pied dans l'oubli.

Guilde au bord de la crise de nerfs

Pendant des mois, Dantes exerce les fonctions de meneuse sans être officiellement investie de pouvoirs. Sassia, malgré son départ, reste à la tête de la guilde dans les textes. L'Inquisition semble entamer son agonie. Concomittamment, un courrier parvient à la demeure de l'Inquisition. Saperli et MamyCadeau y donnent quelques nouvelles de Fyria, alors que toutes trois s'apprêtent à dépasser la Stèle des Loups et à entrer dans les territoires septentrionaux, au Nord même de Bonta et des territoires connus d'Amakna. Ni Saperli, ni sa grand-mère ne reviendront jamais.

Mais pour l'heure, elles finissent par rallier leur but. La cité de Delhya, où prospère une branche cousine de l'AI, issue comme elle du Tribunal inquisitorial. Cette obédience a fait scission, probablement avant le début de la Grande Guerre, en rejetant les Inquisiteurs corrompus qui avaient détourné la Justice et de l’Equilibre pour leur propre profit. Traqués par leurs anciens frères et sœurs, ces hérétiques ont trouvé refuge à Delhya. C’est alors qu’ils ont changé de nom pour prendre celui d'« Inquisition Originelle », marquant ainsi leur vénération des préceptes initiaux et vierges de souillures.

Les pouvoirs de cette branche sont grands. Cadeau et ses deux petites filles sont recueillies, soignées et instruites des secrets de l’Ordre, sous la houlette de la meneuse, Sphénicidée. Mais le destin de la vieille énue était accompli, et son temps sur terre accompli. Epuisée mais finalement guérie de tous ses mots, la grand-mère emprunte le chemin du dernier voyage. MamyCadeau, matriarche de l'Absynthe Inquisition, s'éteint à la fin de l'année 635.

Alors que le convoi funéraire traverse Delhya, loin, très loin au sud, en Amakna, la situation devient critique pour l'Absynthe Inquisition. Hémorragie des membres, démoralisation des fidèles, la crise éclate au grand jour. Pendant ce temps, Fyria se joint à l’Inquisition Originelle, rapportant à ses membres les difficultés de l’Absynthe Inquisition. Comprenant l’intérêt que peut représenter une institution dévouée à servir la cause de la Justice et de l’Equilibre en Amakna, Sphénicidée se décide alors à lui apporter un soutien.

L'AI outragée, brisée, martyrisée. Mais l'AI ressuscitée

L'Absynthe Inquisition, pourtant, a déjà fait la preuve de son extraordinaire capacité de récupération. Elle n'a jamais attendu d'aide extérieure pour relever la tête. Petit à petit, elle s'extirpe du coma qui menaçait de l'emporter. Au mitan de l'année 636, sous l'action conjuguée de Dantes, désormais divine meneuse de plein droit, Binokhlar, un nouveau-venu aussi visionnaire que lyrique, et Fagor, conjugaison d'une volonté de fer et d'un légalisme féroce, le renouveau s'amorce. L'établissement de règles, l'organisation de la guilde restaient en suspens depuis un an et demi, brusquement abandonnés en plein gestation par Sassia. Enfin, l'ouvrage était remis sur le métier, enfin l'Absynthe Inquisition reprenait son destin en main. Le 30 maisial 636, le règlement de la guilde, en réalité son acte de naissance définitif, est publié. Il instaure l'Absynthe Inquisition dans sa forme et son fonctionnement actuels.

Conséquence immédiate, plusieurs anciens, chevaux sur le retour ou valeurs sûres selon le point de vue, regagnent le giron de l'AI. Déjà des candidats frappent à la porte, et ne vont pas tarder à prendre une place déterminante. Tant et si bien que lorsqu'une délégation de l'IO menée par Fyria parvient jusqu'en Amakna, la situation a radicalement changé. Sphénicidée, dans la grande clairvoyance qui lui vaut d'occuper les plus hautes fonctions de son ordre, en prend d'ailleurs acte dans le courrier que porte Fyria: « [Nos membres] (...) proposaient leur soutien en cas de déclin irrémédiable [de votre] tribunal. Ils sont maintenant convaincus de la bonne santé de L'Absynthe Inquisition et il semblerait dès lors que leur rôle de soutien ne soit plus vraiment nécessaire pour faire vivre votre organisme. » Fyria, pour autant, ne souhaite pas repartir. Toutes réticences bues, toutes hésitations écartées, elle intègre enfin, en junidor 636, l'ordre qu'elle avait vu naître de ses propres yeux. Mais qui avait changé depuis lors, ô combien. Comparant cette AI avec celle des origines, Dantes estime que « la différence majeure réside dans les membres qui la composent, plus nombreux, plus "extravagants", et un idéal disparu au profil d'un esprit plus ouvert aux gens. » Est-ce pour cette raison? Ou à cause du douloureux souvenir des êtres chers et disparus passés par l'AI? Fyria ne reste que deux mois parmi ses camarades. En fraouctor 636, elle « tire sa révérence ». Définitivement, cette fois.

Et ici ce récit approche de sa fin. Car avec le départ de Fyria s'est détachée la dernière amarre qui reliait l'Absynthe Inquisition à son passé. Le destin de la famille de MamyCadeau, longtemps confondu avec celui de l'ordre, s'en est séparé à jamais. La Justice et l'Equilibre sont retournées au papier jauni des archives de la bibliothèque. Fyria, et d'autres, demeurent au côté des membres de l'Inquisition. Mais leur main ne guide plus la plume qui trace l'histoire commune de la guilde. Cela est l'affaire de chacun, à chaque seconde qui s'écoule sur l'horloge de Xélor. Et peut-être un peu plus qu'ailleurs dans la nouvelle demeure de la guilde, loin du Tribunal Inquisitorial retapé, dans la maison de Sufokia où Niouton et MamyCadeau vécurent les plus belles heures de leurs amours vespérales.

Nota: On consultera volontiers cet utile calendrier.
Tous les textes reproduits dans cette synthèse sont consultables à la bibliothèque de la guilde.

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